2025
Mon projet est une réponse à cette problématique. Il ne s’agit pas de créer un nouvel objet pour contenir les souvenirs ces objets existent déjà. Ce sont les objets du quotidien, liés à une expérience vécue, un lieu, une personne, un instant. Ce que je conçois, c’est une borne interactive, capable de lire une puce NFC discrètement fixée sur ces objets à l’aide d’une pince. Cette puce contient une image ou une série de photos, liées au souvenir qu’évoque l’objet. La borne devient ainsi un pont entre la mémoire tangible et l’image numérique. Lorsqu’un utilisateur place l’objet devant le capteur, la borne transmet les données à un outil de visionnage comme un écran, projecteur, casque immersif et le souvenir se matérialise visuellement, dans une ambiance intime et sensible.
Le design de la borne traduit une volonté de neutralité et de discrétion. Entièrement blanche, compacte et simple, elle est conçue pour s’effacer au profit des objets-souvenirs que l’utilisateur y place. Son rôle n’est pas d’attirer l’attention, mais de mettre en lumière les fragments de mémoire que l’on y dépose. Sa forme épurée permet une intégration facile dans différents contextes comme domestiques, muséaux ou hybrides, tout en affirmant sa fonction : ranger, lire et transmettre les images liées aux objets. La borne devient un dispositif silencieux mais essentiel, une sorte de portail entre le monde physique et la mémoire numérique.
Ce projet s’inscrit dans une démarche de design émotionnel, nourrie par mon intérêt pour la photographie, la mémoire, et le lien entre les objets et les émotions. Il prend également racine dans une volonté de faire dialoguer technologie et poésie : utiliser le numérique non pour produire, mais pour se souvenir. En redonnant une place centrale à l’objet vécu, à ce qu’on garde, à ce qu’on touche, et en le reliant à son image numérique, je cherche à réactiver la puissance affective des souvenirs, dans un dispositif sobre, interactif et profondément humain.